A qui s’adresse cette résidence services pour personnes âgées autonomes ?
De toute évidence, aux « séniors », terme emprunté à l’anglais qui a succédé au terme de « troisième âge » dans le vocabulaire correct. Ainsi les séniors ne sont-ils pas tout à fait vieux. On considère même que ce terme réunit les « ainés », ceux que l’on respectait autrefois car ils dirigeaient la famille. Mais ces ainés vivent aujourd’hui seuls ou en couple. Aussi faut-il réfléchir à ce nouveau lieu d’accueil en gardant bien à l’esprit qu’ils veulent rester avant tout autonomes.
Notre réponse est tout sauf la traduction d’une institution, elle est basée sur une volonté d’équité. Un maître-mot : « à chacun sa maison ». L’ensemble bâti prend ainsi une valeur symbolique. Ce n’est pas un logement comme les autres, c’est le dernier dans lequel l’individu garde encore conscience de son individualité. Aussi, les maisons s’affranchissent-elles de tout alignement, leur implantation offrant à chacun des lieux d’intimité.
Le collectif, dans une même volonté, se dédouble puis, par un léger décalage volumétrique, se rapproche volumétriquement des pavillons voisins.
A cela s’ajoute une deuxième intention architecturale qui est de permettre à chacun des résidents, par le biais soit des jardins soit des loggias pour le collectif, de profiter d’un espace privatif extérieur sans discrimination. Ainsi « tout se ressemble et tout s’assemble » dans le but de former une seule « famille ».
Toujours dans ce souci d’équité, le principe d’organisation des logements est identique tant pour les pavillons que pour les logements du collectif. Les pavillons profitent d’une double orientation. Il en va de même pour tous les logements du collectif ;
ce principe conférant à l’ensemble une unité architecturale construite autour d’une idée forte « tous ensemble mais chacun dans sa maison ». Le collectif a donc été construit comme une agrégation de petites maisons.
trois volets programmatiques :
– Le premier concerne le logement dans sa typologie. Il doit être adapté mais aussi sécurisant.
– Le deuxième concerne l’espace communautaire. Il doit être convivial.
– Enfin, augmenter le niveau de sécurité incendie du bâtiment collectif avec comme objectif de tendre vers la règlementation qui s’applique aux E.H.P.A.D. de type J.
Notre projet va donc s’organiser autour de ces trois axes et profiter de leur déclinaison pour conférer à l’ensemble bâti un caractère singulier accueillant et respectueux pour nos « aînés ».
Nous proposons d’augmenter la valeur de chacun de ces objectifs.
– Pour le logement, supprimer au maximum couloir et porte facteurs de chutes.
– Pour les parties communes, apporter la lumière du jour dans toutes les circulations.
– Quant à la sécurité incendie, profiter des galeries de liaison pour en faire un lieu de rencontre équipé de bancs et propice au jardinage.
Cette recherche d’identité se traduit par les principes suivants :
1- Pour le bien-être des résidents mais aussi dans le cadre de la performance énergétique du logement et des parties communes :
Deux orientations pour tous les logements.
Deux orientations dans les salons du collectif.
De la lumière naturelle partout y compris dans les circulations du collectif.
De grandes fenêtres font rentrer la lumière dans les logements et permettent de profiter de larges vues depuis l’intérieur des logements.
2- Pour animer la vie quotidienne des résidents :
Des jardins et terrasses bien orientés, bien protégés pour les maisons.
Des loggias pour les appartements.
Un potager pour tous, jardin communautaire, planté d’arbres fruitiers, avec utilisation du traitement de l’eau pluviale pour en faire un jardin humide.
3- Pour construire l’identité architecturale du lieu :
La pierre comme socle pour toutes les constructions et comme limite entre pavillons.
Les murs en pierre, d’aspect brut, sont un élément d’ancrage et de dépliage du bâti n’assurant aucune fonction structurelle. Elément dédié à la mémoire du lieu, tout comme le zinc recouvrant toitures et façades, la pierre est changeante et se patinera avec le temps.
Les toitures sont enveloppantes, elles protègent, isolent, jouent avec la lumière et la couleur du ciel, elles prennent appui sur les murs en pierre des rez-de chaussée tant des pavillons que des logements du collectif.
4- Pour assurer la pérennité de l’ouvrage :
L’emploi de matériaux naturels, la pierre, le zinc, les fenêtres en bois et aluminium limitent au mieux la maintenance dans un esprit de durabilité.
5- Pour augmenter le niveau de sécurité des résidents
L’organisation spatiale du collectif en deux plots est conforme en tous points à l’organisation des E.H.P.A.D. de type J dans sa largeur de circulation, sa largeur d’escalier, dans le transfert horizontal des résidents entre deux zones en cas d’incendie et enfin avec l’utilisation d’un ascenseur de 1 000 kg dans chaque plot.
Le transfert entre les deux plots est assuré par une galerie suspendue qui est aussi un lieu de convivialité, l’espace est large et il sera équipé de bancs.
Ainsi l’Architecture propose d’offrir à la personne vieillissante un cadre de vie dans lequel elle conserve son autonomie le plus longtemps possible en valorisant sa propre image.